Vers l’été
Les sensations du sol comme support de mouvements du corps.
Le toucher est un mouvement : frottements, pressions, contacts statiques (chaud, froid) par les différentes parties du corps (pieds, mains, tête, dos…). Avec vers l’été on invente d’autres mouvements. Vers l’été est la genèse de la collaboration avec des danseurs, avec Catherine Cordier et Thierry Galtier, danseurs invités au musée de Chartres puis avec Odile Duboc, chorégraphe pour créer « Projet de la matière » en 1993.
Le sol est un vecteur de création, au même titre que la terre est primordiale pour le végétal.

Remplis de matières dont le toucher rappelle les sensations qu’on a du sol de la forêt, des caissons de 100 x 100 cm et de 10 à 50 cm de hauteur composent l’installation.

Clopin-Clopan
En marchant sur Clopin-Clopan on pense aux pavés qui se déchaussent déstabilisant la marche.
Clopin-clopan serait un regret de ne plus sentir le sol et ses surprises sensorielles. Un regret de ne plus jouer avec les configurations capricieuses du sol. A la manière des enfants qui s’amusent à monter sur les petits murets, sautent dans les flaques, glissent dans la boue… Bien que faisant appel à la sensation kinesthésique, Clopin-clopan est plutôt une réminiscence des sensations qu’on a par les pieds à la campagne, ou sur la plage. Clopin-Clopan n’est pas dans une proposition de plaisir mais dans une proposition ludique de quelque chose qui n’est plus.

A l’atelier, avec Clopin-Clopan, un sol de pavés de liège pivotant et Passage d’eau, les danseurs de la Compagnie Retouramont s’imprègnent des sensations et des gestes du corps qui en découlent.




« J’ai pas les doigts de pied qui accrochent, c’est le talon qui stabilise » se disent-elles en bougeant les doigts de la main.
« C’est presque plus simple de marcher en arrière qu’en avant, c’est curieux ! » dit-elle encore.
Passage d’eau et Marchons sur l’eau
« Passage d’eau » et « Marchons sur l’eau » sont des sols à référence biblique tout en étant déstabilisant. Les poches remplies d’eau sous la bâche tendue se déforment sous notre poids et déséquilibrent notre verticale. Marcher sur l’eau n’est pas aisé, défier les lois de la physique met en question notre position sur le sol tout en jouant sur les lois du profane et du divin.





« Marchons sur l’eau » (2003) simulation et réalisation partielle, pour un projet dans un square parisien, bois, pvc, eau, 300m2 et plus
Coulés par le catholicisme, vérifions le miracle. « Marchons sur l’eau » est possible quand on a touché les fonds…
Minéral, dur, toujours
Un chemin dur de la ville entrecoupé de végétaux doux ou hostiles pénètre la pelouse interdite au public. A l’extrémité du chemin, des photographies représentent des sols de la ville.
Illusions visuelles et tactiles entre le dur et le mou, entre le doux et le piquant, entre le touché et le vu, entre le minéral et le végétal.
Dure toujours ?

1080 x 60 x 35 cm
« L’art du temps dans les jardins de la ville » Evreux

